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17 nov. 2009

We are the 90's




Vendredi soir, j'étais à la 14ème session de la soirée We Are The 90's, célébrée dans une ambiance digne d'une boum géante à l'Elysée Montmartre. Il y avait un moment que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée en boîte, au point de ne pas voir le temps passer et de regarder ma montre, après ce qui m'avait semblé quelques petites heures, pour m'apercevoir qu'il était l'heure de prendre le premier métro.

Et puis, il faut dire que les années 90, c'est une période mode qui m'obsède depuis l'adolescence.

Jusqu'à peu, j'y pensais avec dépit, en me demandant comment ma mère avait bien pu me laisser sortir de la maison avec un jean stretch, un zonblou en jean assorti trop large, le Tshirt Nirvana rentré dans le futal et un chouchou dans la queue de cheval.

Finalement la seule chose à laquelle je repensais avec nostalgie, c'était ma paire de Doc Martens en daim framboise. Troooop belle et acquise de haute lutte, au bout de deux ans de supplications. Elles sont à l'origine de mon premier émoi shoesque, et probablement la seule fois où j'ai vraiment été fière de mes fringues en allant au collège.

J'ai eu une révélation le jour où j'ai vu une vidéo de vacances où ma soeur et moi arborions des coupes de cheveux improbables et des hardes à en faire hurler d'horreur toute fashionista des années 2000 qui se respecte. La révélation, c'était que derrière nous, tout le monde était sapé pareil. Les Tshirt larges rentrés dans les pantalons en velour cotelé moutarde se bousculaient en toile de fond.

J'ai réalisé que ce n'était pas moi qui m'habillais mal, mais tout le monde. Finalement, j'étais à la mode.

Je me suis sentie beaucoup mieux, brusquement.

Et j'ai compris que si je repensais aussi souvent à cette période, en me lamentant sur le look que j'avais, c'est que, quelque part, un brin de nostalgie me faisait regretter mon adolescence difficile, cette époque où l'important n'était pas de se saper comme sa mère (suivez mon regard, Comptoir des Cotonniers) mais justement de tout faire pour montrer qu'on était des jeunes - depuis la colo maison approximative jusqu'aux faux piercings, depuis les jeans stretch rose fuschia jusqu'aux Tshirt attachés au-dessus du nombril - ces années où Britney Spears chantait en tenue d'écolière et où, sous couvert de mépris pour cette musique "trop commerciale, c'est clair", on faisait la choré en playback devant la glace de la salle de bains.

Pas étonnant qu'une génération entière se retrouve pour célébrer sa nostalgie autour des tubes emblématiques de l'époque. Les 90's, ringardes il y a quelques années, sont devenues vintage depuis que les jeunes qui les ont vécues sont passés dans la génération des adultes - non sans mélancolie, comme j'ai pu le constater vendredi. Une manière de se différencier de la génération d'avant, et de celle d'après, par une soirée qui n'a de sens que si l'on peut crier "'Tain, j'étais en 6ème !" quand retentissent les chants de Larusso. Une manière de fêter le temps qui passe, tout en le retenant.

Bref, si toi aussi, l'envie te démange toujours de pogoter et de secouer ta couette sur Rage Against The Machine, ou de bouger ton corps sur The Rythm of The Night sans crainte du jugement, la prochaine soirée WAT90's, c'est vendredi 11 décembre à l'Elysée Montmartre, Paris.

Moi, j'y serai. Achète ta place en avance, il n'y en aura pas pour tout le monde...




PS : et une petite chanson 100% 90's pour se mettre dans l'ambiance...


25 mai 2009

Rock'n'Roll Sugar

(Attention, ce post cache un tag...)


Photo inspirée par les dessins de Garance Doré 
(super pratique quand on n'a pas de scanner sous la main, n'empêche...)

Après quelques jours d'absence de la blogo (je ne vais pas chercher, je n'ai aucune excuse), j'ai envie de vous parler de musique. Parce que la mode, j'ai aussi plein de choses à vous dire dessus, mais que je vous en parlerai demain. Et aussi parce que je suis allée voir Good Morning England, et que tout bêtement, ça m'a fait penser à l'importance qu'a eu la musique dans ma vie.

Ca vous est déjà arrivé, à vous, de vous demander quelle B.O. on entendrait sur le film de votre vie ? Vous voyez ce que je veux dire. Quand passe tel album ou telle chanson, et qu'on se dit "c'est tellement carrément ce que je vis" ou "ça me rappelle l'été 2003, c'est fou". Quand on se dit que sa vie aurait peut-être été différente si on n'avait pas rencontré la musique des Pink Floyd ou de Nirvana. Quand on croise des Tshirts "Music is my religion" dans la rue, et que sous le couvert d'un certain mépris pour cet appât commercial, on est un peu émue parce qu'on pense que c'est vrai.

Alors,

Please allow me to introduce myself, pour commencer la semaine en musique...



Découvrez Pink Floyd!


L'album pour triper : Dark Side of the Moon, Pink Floyd
J'ai écouté les Pink Floyd pour la première fois au lycée et depuis, la dimension de rêve, de voyage, de possibles de cette période de ma vie reste liée à leur musique - aujourd'hui encore, The Great Gig in the Sky ou Shine On You Crazy Diamond, c'est LA musique à écouter en contemplant un coucher de soleil en vacances avec son groupe de pote, en se faisant un road trip, en embrassant son amoureux.

L'album pour accompagner le cafard : Beautiful Freak, Eels
C'est fou comme cet album me suit à travers toutes les petites épreuves et les blues de la vie. Sans en devenir pour autant lugubre et inécoutable. Des chagrins de collégienne interdite de boum aux baisses de moral des recherches d'emploi, le premier album des Eels (et mon préféré aussi) sublime le spleen et le guérit à tous les coups. Essayez, vous verrez !

L'album pour redevenir ado : Jagged Little Pill, Alanis Morissette
On vit tout plus intensément quand on est ado, et on dirait que cet album a été écrit pour ça. Des fois, je me suis demandée si Alanis ne s'inspirait pas de ma vie tellement ses chansons exprimaient exactement ce que je vivais. Et j'imagine que je ne suis pas la seule ex-ado à avoir un jour pensé ça. Même si la suite de sa carrière n'a pas toujours été à la hauteur de son premier album, comme elle l'admet elle-même, j'admire cette fille pour avoir su capturer l'esprit adolescent en un album.

L'album pour danser toute la nuit : Life In Cartoon Motion, Mika
Ce n'est pas vraiment du rock mais on concèdera à Mika son univers unique et la pêche garantie par sa musique. Mettez son album dans votre lecteur pendant la soirée et vous verrez tous vos invités se lever pour danser et chanter (approximativement - merci Mika pour cette voix proprement inimitable) toutes ces chansons. Et il y a même un slow pour la fin. Que demande le peuple ?

Mon premier album : What's The Story (Morning Glory), Oasis
Acheté sous la pression de mes camarades de collège - des groupies de Liam et Noel, devrais-je dire - c'est l'album que j'écoutais tout doucement sur la chaîne hi-fi de mes parents tellement j'avais l'impression de faire un truc illégal. C'est l'album qui m'a fait comprendre deux choses très importantes sur le rock : un, c'est meilleur quand c'est subversif, deux, c'est meilleur quand ça énerve les vieux. Du coup, ensuite, je me suis mise à Björk. En l'écoutant beaucoup plus fort...

Best break-up song : Space Oddity, David Bowie
Ne me demandez pas pourquoi. Un peu comme Eels accompagnent les coups de blues, cette chanson a été écrite pour les amoureux abandonnés. L'histoire tragique, la montée en puissance du refrain, la voix de Bowie, toutes les émotions ineffables de cette chanson, ça aussi, ça sublime n'importe quel chagrin d'amour.

Mon album de musique française : 666.667 Club, Noir Désir
J'écoute très, très peu de musique française. J'aime le flou dans lequel me laissent les paroles en anglais, qui m'autorise à donner le sens que je veux aux chansons que j'écoute. Rare exception, cet album de Noir Désir, encore une réminiscence adolescente, aux guitares énergiques et aux mots forts, toujours ce sentiment de rébellion à chaque écoute. Histoire de ne pas m'enliser trop loin dans une vie bien rangée...

La chanson que j'ai le plus cherchée : Not An Addict, K's Choice
Complètement fascinée par cette chanson, entendue en bande-son d'un film que j'ai complètement oublié depuis, mais qui, au moins, aura eu le mérite de me faire découvrir ce petit groupe auquel je suis restée fidèle depuis. A une époque où Internet n'existait presque pas, chercher le titre d'une chanson entendue dans un film même pas connu, ça relevait d'un exploit. Vive Deezer, sérieux.

Ma plus belle découverte : Ani DiFranco
Conseillée par une amie américaine ("Tu aimeras, c'est entre Alanis Morissette et PJ Harvey" - OK, je le concède, le spectre des possibles est large), je suis immédiatement tombée amoureuse de cette chanteuse new-yorkaise, star du milieu rock indépendant aux Etats-Unis et très peu connue ici (je suis fière de cette parcelle de culture underground). Féministes, engagées, intimistes, bouillonnantes d'énergie, ces chansons sont des merveilles d'écriture et de rythme. Et sur scène, cette fille déchire tout. Comment ne pas l'adorer ?

Ma BO préférée : tous les films de Quentin Tarantino
Parce que ce mec a le don de me faire réviser mes classiques et de me faire découvrir de nouveaux artistes à chaque film. Petite mention spéciale à Pulp Fiction et Kill Bill. Et Stuck In The Middle With You dans Reservoir Dogs.

L'outsider : Madonna
Rien à dire. Je suis fan. Malgré ses albums 100% commerciaux, ses shows démesurés, ses bras trop musclés. Cette fille a un don pour les blockbusters et je n'arrive pas à lui en vouloir pour ça. Merci pour les délires entre copines sur Like A Virgin (spéciale cacedédi à Gatou, si tu me lis !), pour les envies de danser dans la rue avec Vogue, pour l'ambiance en boîte quand retentit Hung Up.


Et j'aurais pu aussi vous parler de Nirvana, Garbage, The White Stripes, les Rolling Stones, les Beatles, PJ Harvey, Feist... 
Mais je préfère passer le flambeau à trois autres bloggeuses, qui à leur tour devront nous raconter leur vie en musique :

- L'Armadio del Delitto, parce qu'elle aime Bob Dylan mais pas que, j'en suis sure ;
- Thé Citron, qui me réveille tous les matins avec sa chanson du jour ;
- Bonnie Parcoeur, parce qu'elle s'est écouté We Float de PJ Harvey en boucle 137 fois.



 



5 mars 2009

What's the story ?

… Evening glory.

 

Mardi soir au concert d’Oasis. 

Je sais que ça fait un bout de temps que je vous bassine avec des réminiscences adolescentes (surtout stylistiques, jusque là), mais Oasis est un groupe qui a vraiment compté pour moi, dans le développement de l’adulte adoratrice de rock que je suis devenue (plus tard est venue se greffer la passion de la mode, qui était présente, mais non visible à l’œil nu, quand j’avais douze ans…).

Morning Glory, c’est le premier CD que j’ai acheté de toute ma vie.


J’avais économisé mon argent de poche pour pouvoir découvrir LE groupe dont toutes mes copines adolescentes et passablement surexcitées vénéraient. A l’époque, Oasis gagnait haut la main la guéguerre contre Blur – pour être retombée sur mes CD de Blur il y a quelques années, je dois dire que le groupe de Damon Albarn était très sous-estimé parmi la population de mon collège – je vous conseille de vous refaire une écoute si vous l’avez un peu oublié.

Oasis, c’est un peu mon premier acte de rébellion adolescente, j’écoutais le CD sur la chaine hi-fi de mes parents – à une époque où l’i-Pod ne permettait pas encore l’intimité musicale – pas trop fort mais assez pour leur faire dire mais c’est quoi ce vacarme c’est pas de la musique. On voit bien qu’ils n’avaient pas été élevés à Led Zeppelin. Et que je n’avais pas encore commencé à idolâtrer Björk à ce moment-là…

 

By the way…

 

J’étais trop contente d’aller les voir en concert. A l’époque, je n’avais pas eu le droit d’y aller parce que « dans ces endroits-là, on te fera fumer de la drogue ». C’était mal connaître les fans d’Oasis, je trouve. Parfois des odeurs herbeuses traversaient la fosse, mais ça sentait surtout la clope, mardi soir. Les rebelles ont grandi.

J’ai grandi, Oasis aussi, comme l’atteste leur dernier album, auquel j’ai moins accroché. Un ami connaisseur dira qu’ « avant, ils étaient arrogants, aujourd’hui, ils sont prétentieux ». Je ne suis pas d’accord avec la deuxième proposition, mais il est vrai que les frères Gallagher se sont montrés bien plus sages que ce à quoi je m’attendais. Des salves de fuckin’ à chaque phrase, certes, mais pas de pétage de plomb de mecs qui n’ont pas eu leur dose.

Assagis et moins connectés au public, j’ai trouvé ; ou peut-être était-ce juste l’adolescente de douze ans qui découvre les frissons du rock qui ne répondait plus à l’appel. Le concert a été ponctué de quelques problèmes techniques qui ont refroidis la salle. J’étais triste pour l’adolescente qui avait tant rêvé ce moment.

Et puis quelque part, des tréfonds de ces années passées à grandir et à oublier cette capacité à rêver et vibrer au creux de la musique, depuis les rues de Manchester, depuis les périodes de remises en question et de disputes du groupe, sont parvenus quelques instants de grâce. Un Morning Glory qui réveille, un Don’t Look Back in Anger charge émotionnelle puissance dix, à la limite de l’acoustique, et une géniale interprétation d’I am the Walrus, chanson de leurs idoles, les Beatles. Quelques instants magiques qui m’ont fait regretter mes douze ans et apprécier mes vingt-quatre qui m’ouvrent la porte à ces moments tant rêvés.

 

…The world keeps spinning ‘round we don’t know why…

 

Quand on va voir le concert d'un groupe qu’on a idéalisé depuis tant d’années, on a toutes les chances d’être déçu. Pour ma part, je suis très contente d’y avoir assisté. Peut-être ai-je grandi, effectivement ; mais ça m’a émue de retrouver mon univers d’adolescente, ces instants où tout restait à découvrir, et où chaque note de musique virait à la passion. Ca m’a fait plaisir de voir qu’Oasis, aussi, a suivi le mouvement, comme un vieil ami qu’on voit grandir à travers soi depuis l’adolescence. Et je repense à ce sketch de Gad Elmaleh où il parle à son fils, au son de Radio Nostalgie : « Ecoute fiston : CA, c’est de la musique ». Oui, en termes de musique, la valeur attend, parfois, le nombre des années. 



Découvrez Oasis!