
De prime abord, j’ai détesté Chuck Bass, comme en général on déteste les connards suffisants et sûrs d’eux-mêmes. Tout ce qui finalement rend Chuck Bass si séduisant au fil des épisodes. Pour ma défense, Chuck était un personnage assez « simple » au début de la série. Un gosse de riche sapé façon lord anglais qui s’amusait à comploter pour le plaisir à longueur de journée, et à traîner dans des clubs de strip tease à longueur de nuit.
Puis, au fur et à mesure que la gentille Serena et l’insipide Dan devenaient de plus en plus niais, Chuck Bass s’est épanoui pour révéler une personnalité tortueuse et torturée, aux côtés de sa fiancée interdite. Sans doute le personnage le plus profond et intéressant d’une série où les êtres sont volontairement livrés à leur superficialité. On sent que les scénaristes aiment Chuck Bass.


Le look de Chuck est d’ailleurs la source d’un phénomène que j’aurais beaucoup apprécié à l’époque où j’étais lycéenne : sous l’influence de Gossip Girl, des lycéens américains organisent des Chuck Bass Fridays où les garçons se pointent en cours avec des détails vestimentaires inspirés de la garde-robe du personnage. Excellent, non ?
Cependant, la question du jour est : est-ce que dans la vraie vie nos hommes pourraient porter (et supporter) un tel vestiaire ? Est-ce que la sexiness naturelle et un peu sombre de Chuck en fait un des rares hommes à pouvoir enfiler un pantalon en velours brique sans avoir l’air de revenir des seventies ? En tout cas, j’ai l’impression, depuis quelques temps, que les hommes osent se lâcher davantage sur les styles, les couleurs, les fringues décalées – et je ne parle pas des t-shirts à message, bien sûr, ça ne compte pas.
Je n’entrerai pas (en tout cas, pas aujourd’hui…) dans une analyse de l’influence fashion qu’ont – ou qu’ont eu – certaines séries sur nos garde-robes. Mais Blair Waldorf et Chuck Bass ont définitivement lancé l’aire du preppy décalé, et si on ne devait retenir qu’une chose de Gossip Girl…ce serait celle-là.