20 avr. 2009

Aux losers de l'amour


Avant de partir en week-end, j'ai eu une pensée pour une petite phrase lue sur le blog de Caro, qui n'avait pas grand-chose à voir avec le thème de son article du jour mais qui m'avait fait réfléchir à l'impact que peuvent avoir les premières années de l'adolescence sur l'adulte que l'on finit par devenir. 
J'imagine que l'enfance y joue aussi un grand rôle. Mais l'entrée dans l'âge ingrat est sans doute le moment dont on se rappelle le mieux pour évoquer tous les comportements un peu inattendus que l'on peut avoir en tant que grand, et qui nous rappellent si étrangement les réactions que l'on avait à treize ans.

Alors j'aimerais juste dire 

à celle qui s'est sentie trahie à chaque fois que ses copines oubliaient de l'attendre à la sortie du collège,

à celui qui s'est senti moqué dans les yeux rieurs des filles pendant le cours de piscine,

à celle qui s'est sentie abandonnée quand le beau garçon de la classe parlait à toutes les filles sauf elle,

que finalement on a beau grandir, on a beau embellir, on a beau être sûr de soi, drôle, musclé, mince, bien sapé, successful, admiré,

ces réactions on finit toujours par les revivre comme si on avait treize ans

quand nos copines oublient de nous attendre à la sortie de la réunion,

quand les filles rigolent à notre passage au bord de la piscine,

quand le plus beau garçon de la salle parle à toutes les filles sauf à nous.

Ces réactions on finit toujours par les revivre, et c'est ça qui est paradoxalement merveilleux, et c'est comme une preuve de passion, de remise en question, de jeunesse face à la vie, pour toujours. Que c'est bien, finalement, d'avoir vécu  l'âge ingrat. 




16 commentaires:

  1. ça ou autre chose, oui, on revit toujours cette période...

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  2. Voui, c'est cha...Le truc merveilleux aussi quand tu revis ces moments c'est que t'as au minimum 10 ans de plus, bon dans mon cas 20...Bref, t'es adulte quoi! Si le bo gosse y t'parle pas, t'as appris à faire croire que tu le snobais...Les pouffes qui rit sur ton passage à la piscine, tu contrôles le killer eye-contact...Les copines qui t'oublient, t'es master de la vanne culpabilisante pour ta victime. T'es devenus plus forte du moins devant les otres becose après une journée comme ça j'pillone mon frigo.

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  3. ça donne aussi une certaine indulgence envers soi-meme et les autres car on n'a pas été au centre de l'attention en continu dès l'enfance et on sait qu'on a une certaine fragilité, que tout n'est pas gagné. L'age ingrat évite aux futurs adultes de devenir trop arrogants, trop surs d'eux.

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  4. Finalement, c'est un éternet recommencement ! Quel que soit l'âge qu'on a, qu'on mène une vie d'ado ou d'adulte, on revit toujours lês mêmes épisodes avec plus ou moins de recul, de détachement... Mais c'est dans ces moments-là aussi que l'on prend conscience que l'on peut faire du mal aux autres et essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs de jeunesse !

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  5. Il y a une phrase de Lorrie Moore que j'aime bien. Je cite de mémoire : "en vérité, je ne suis jamais sortie du lycée".

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  6. Suis complètement d'accord avec l'Armadio : L'âge ingrat donne un minimum d'humilité pour les futurs adultes et peut aussi développer l'humour...
    Mais quand ça m'arrive ce genre de petits désagréments d'adolescents, j'ai quand même plus de recul alors ça me fait plus sourire et ça me remémore ma "super" adolescence... :)

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  7. @ Fanette : ou autre chose, aussi, effectivement... Liste non exhaustive !

    @ Marinax : c'est vrai qu'avec l'âge on finit au moins par rire de ses propres réactions d'ado...

    @ L'armadio : c'est exactement ma théorie aussi... surtout quand je vois ce que sont devenus les "beaux gosses" du collège ^^ (gnarf gnarf quelle mauvaise)

    @ Petitbobun : prendre du recul... c'est la seule chose que j'aie apprise pour faire taire l'ado en moi :)) ça marche plus ou moins bien remarque, mais j'espère un jour maîtriser à fond la zenitude de l'âge adulte !

    @ Madame kévin : c'est peut-être bien le cas ^^

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  8. @ Eve G. : absolument ^^ et du coup on est assez contents d'être sortis de là, aussi ! Moi, ce qui me fait rire, c'est que même si on arrive mieux à les mettre en sourdine, on continue d'avoir ces réactions de vilain petit canard alors même qu'on est devenu cygne (je raconte n'imp', là... :)))

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  9. Il parait qu'on ne guérit jamais de son enfance, je pense que c'est aussi vrai pour l'adolescence.

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  10. C'est tellement vrai, et les commentaires prouvent que c'est une expérience partagée... J'aimerais savoir ce qu'en pensent ceux et celles qui ont vécu une adolescence merveilleuse, à moins que finalement on vive tous l'âge ingrat, certains avec plus de bonheur de d'autres ?

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  11. Oui, suis d'accord avec Chewiiie, qu'en pensent les ex-ados les plus populaires du collège/lycée ?
    Est ce qu'il n'y a que les anciens vilains petits canards qui bloggent? (je ne peux pas le croire...)

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  12. P't'être que c'est pour exprimer notre petit canard intérieur qu'on blogge ? ^^

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  13. En effet, je pense que le fait de ne pas être le plus beau, le plus populaire, etc quand on est adolescent aide à développer autre chose. Je dis souvent que les moins beaux sont plus intéressants que les autres, parce qu'ils ont tout à prouver. Je ne serai certainement pas la même aujourd'hui si j'avais eu le succès facile avec les garçons quand j'avais 13 ans. Suis pas peu mécontente d'avoir été un vilain petit canard, finalement.

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  14. @ Foxy C. : tout à fait... moi aussi je me demande qui je serais devenue sans être passée par là. C'est une période à la fois difficile - dont les émotions nous suivent parfois jusqu'à l'âge adulte, cf mon post - et en même temps exaltante, passionnée, car on vit tout tellement intensément....

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