
Hier matin, j'étais en retard. Faut le faire pour se mettre en retard quand on se lève à 7h du mat' et qu'on doit partir à 11h30.
Mais ça, c'est un peu ma spécialité.
Le pire, quand on est en speed, genre qu'il reste cinq minutes avant l'heure fatidique du départ, pendant lesquelles il faut tout faire, boire une tasse de thé brûlant, se maquiller impec, penser à prendre tout ce dont on aura besoin et le faire rentrer dans un sac toujours désespérément petit, le pire dans tout ça, c'est se retrouver devant sa penderie en se demandant quoi mettre.
Et là - tchak tchak tchak, bruit des cintres qu'on passe en revue - dans un grand moment de désespoir - mmmrrrrraaaaaah - on réalise qu'on n'a rien à se mettre. Pas le rien à se mettre plaintif, et justificatif d'un prochain passage chez Zara - prétexte vieux comme les chaînes espagnoles - non, le rien à se mettre authentique, le rien à se mettre qu'on peut attraper en une seconde, enfiler en deux, accessoiriser naturellement avec les bonnes chaussures et la bonne ceinture en trois, et être good to go en moins de temps qu'il ne faut pour crier mmmrrraaaah intérieurement.
La tenue miracle, la tenue refuge, la tenue monnaie-or vers laquelle on se rabat toujours les jours de grosse panne d'inspiration - ou de gros coup de speed.
Pour tout vous avouer, je ne suis pas particulièrement fière de mes tenues de speed, qui sont toutes les deux lamentablement mainstream. Tellement banales que quand je vous les décrirai, vous me demanderez de rembourser vos invitations tellement mes conseils stylistiques ne servent à rien. Vous pensiez que j'allais vous donner des idées géniales pour vous habiller en deux secondes comme si vous sortiez d'un shooting de Vogue ? Ben non. Grosse déception.
Les matins en speed, j'ai deux tenues fétiches. Ma tenue casual, qui me sert à aller en cours, jean slim dans les bottes (je sais, je sais, ça ne se fait plus depuis 2002, mais à ce jour c'est la seule tenue qui résiste aux giboulées et au bas de pantalon trempé), Tshirt de couleur et petit pull marine, et si je me sens d'aplomb je jette par-dessus mon manteau rouge qui fait toujours illusion. Ma tenue plus habillée, quand je sors ou que je rejoins des amies avec déjà dix minutes de retard au compteur, c'est ma robe Maje noire achetée il y a quatre ans, et qui est tellement toujours fidèle au poste que je n'en ai jamais rachetée depuis, et bien sûr mes éternelles bottes giboulées-proof.
Ca me demande zéro seconde de réflexion, et environ trente secondes d'habillage à tout casser. Le seul inconvénient, c'est que c'est encore pas aujourd'hui que je me ferai photographier par le Sartorialist...
PS : tellement en speed que même mon dessin je l'ai fait dans le RER, avec les moyens du bord... Un stylo turquoise, un Stabilo rose et un Stabilo jaune (n'est-ce pas qu'elles sont crédibles mes Doc Martens ?)