(Ma mère) - Mais non, t'en as pas...
(Le miroir de la salle de bain) - Oh, le vilain sillon nasogénien.
(Mon mec) - T'es belle comme tu es.
(Ma copine Ju) - Moi, j'ai la peau sèche, du coup ça viendra plus vite, regarde (fronçant les sourcils) ça commence déjà, là.
(Le miroir de l'ascenseur) - T'as de la chance d'avoir la peau grasse, ça arrivera moins vite.
(La vendeuse du Palais des Thés) - Au revoir, madame !
(Ma soeur) - ENCORE une crème pour les vieilles ? Ptain t'as que ça à faire !?
(Moi) - Ca y est, j'ai des RIDES.
Il faut dire que je les ai bien cherchées. Dans les deux sens du terme : d'une, j'ai un visage naturellement mobile avec tous les plis, les fronces, les creux que ça implique ; de deux, je me scrute la figure depuis l'âge de vingt ans pour traquer les lignes qui décideraient d'y élire définitivement domicile.
Pendant longtemps, j'ai observé les allées et venues de ces ridules avec un mélange d'effroi, d'angoisse profonde et de détermination à les mater. Je les ai massées, je les ai tartinées, je les ai sérumées, tout ça pour pas grand chose : une bonne cure de sommeil et elles disparaissaient.
Jusqu'au jour où, au réveil, les ridules étaient toujours là. Et aucune dose de Crème Nirvanesque ne parvint à les déloger. La mort dans l'âme, je lisais désormais les articles "chirurgie esthétique" de Elle en me disant que ce serait bientôt mon tour. Vous savez, ces pages glaçantes où des nanas de quinze ans posent en Givenchy dans des cliniques esthétiques suisses, et où la journaliste tente de nous convaincre que le botox, aujourd'hui, c'est comme d'aller se faire épiler le maillot, et que si tu ne le fais pas, faudra pas s'étonner quand ton mari te quittera et que ton patron te virera parce que t'auras des rides.
Jusqu'au jour où je les ai oubliées. Mes ridules, je n'y ai plus pensé. Je vérifiais de temps en temps leur progression sur ma peau, sans constater d'envahissement massif ni de rift irrémédiable. A mon insu, elles se sont installées sur mon visage et dans ma vie, sans bouleversement apparent.
Mes premières rides, je ne dirais pas que je les aime, qu'elles racontent ma vie, qu'elles font partie de moi. Tout cela est sans doute vrai, mais je ne les assume pas encore à ce point. Un peu comme toutes les marques du temps sur notre corps, qu'on essaie tant de nous faire détester - cellulite, peau moins ferme, cheveux moins abondants - mes premières rides incarnent à la fois la jeune fille de vingt ans que je ne serai plus, et la femme que, chaque jour qui passe, je suis de plus en plus ravie de devenir.
Et peut-être qu'un jour, tout simplement, je me réveillerai en les aimant.
Alors les rides c'est pas un truc qui me fait trop flipper. Par, contre, les cheveux blancs... :s
RépondreSupprimerLa ride est une cicatrice, donc rien à faire, sauf atténuer par certaines techniques dont les crèmes et le maquillage. Mais c'est surtout la perte de fermeté qui vieillit, alors pour ça, rien de mieux qu'un sourire et des yeux pétillants, ça remonte tous les traits, essayez c'est miraculeux!
RépondreSupprimerJ'ai constaté ma 1e ride à 21 ans (normal, je venais de lire un article sur Jeune&Jolie ou 20 ans, je ne sais plus... où ils indiquaient que nous avions nos 1eres rides à partir de 21 ans justement !). Ca m'a fait le même effet (bien que je clamais à qui voulait l'entendre que vieillir ne me faisait pas peur ! La vantarde que je suis ! mdr) : j'ai flippé !
RépondreSupprimerAujourd'hui, je le vis bien. Le peu de rides que j'ai ont peu progressé et puis avec une bonne hydratation et une bonne hygiène de vie, la peau vieillit moins vite.
Ce qui est bien, c'est que finalement ça ne te traumatise plus autant qu'avant !
@ Gabrielle : exactement l'inverse chez moi : je me dis qu'au moins, les cheveux, on peut les teindre, même si c'est pas marrant quand on doit le faire pour la premièer fois...
RépondreSupprimer@ Sylvie : c'est justement le message que j'ai essayé de faire passer avec mon dessin ;)
@ Petitbobun : oui, y a comme qui dirait un moratoire de la ride pendant le milieu de la vingtaine... Est-ce que ça reprend de plus belle après ?? ^^
Et oui, avec une peau tendance grasse, on a moins de rides, mais on est plus marquee...arfff...moi aussi elles apparaissent au sillon nasogenien...mais bon mon homme trouve plus belles les "femmes" que les midinettes de 20 ans, alors ca va j'ai de la marge!!! ;-)
RépondreSupprimer@ Sonia : heureusement qu'on a nos hommes pour nous soutenir dans ce genre d'épreuves ;)
RépondreSupprimerFranchement je les ai jamais remarquées tes rides, mais des rides d'expression si ça peut te rassurer j'en ai depuis que j'ai 12 ans... et elles se creusent, de plus en plus...c'est la vie...(Aaaaaaaaaargh!!!!)
RépondreSupprimerOn est toujours les premières à remarquer ces choses-là, j'imagine...
RépondreSupprimerEcoute, va feuilleter le livre de photos de Coco Chanel qui paraît bientôt. Regarde bien son visage, plein de rides. Moi je trouve qu'avec l'expression de son regard, sa concentration, la façon dont elle regarde les choses, elle est superbe ! Ce que je veux dire, c'est que la ride n'est pas le souci, à mon avis.
RépondreSupprimerCertes mais je crois que ce que Brown Sugar voulait dire c'est que les premières rides c'est toujours un cap plus ou moins facil à traverser et à accepter. Une fois que c'est passé, c'est plus simple de se sentir belle avec ses rides!
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