5 mars 2009

What's the story ?

… Evening glory.

 

Mardi soir au concert d’Oasis. 

Je sais que ça fait un bout de temps que je vous bassine avec des réminiscences adolescentes (surtout stylistiques, jusque là), mais Oasis est un groupe qui a vraiment compté pour moi, dans le développement de l’adulte adoratrice de rock que je suis devenue (plus tard est venue se greffer la passion de la mode, qui était présente, mais non visible à l’œil nu, quand j’avais douze ans…).

Morning Glory, c’est le premier CD que j’ai acheté de toute ma vie.


J’avais économisé mon argent de poche pour pouvoir découvrir LE groupe dont toutes mes copines adolescentes et passablement surexcitées vénéraient. A l’époque, Oasis gagnait haut la main la guéguerre contre Blur – pour être retombée sur mes CD de Blur il y a quelques années, je dois dire que le groupe de Damon Albarn était très sous-estimé parmi la population de mon collège – je vous conseille de vous refaire une écoute si vous l’avez un peu oublié.

Oasis, c’est un peu mon premier acte de rébellion adolescente, j’écoutais le CD sur la chaine hi-fi de mes parents – à une époque où l’i-Pod ne permettait pas encore l’intimité musicale – pas trop fort mais assez pour leur faire dire mais c’est quoi ce vacarme c’est pas de la musique. On voit bien qu’ils n’avaient pas été élevés à Led Zeppelin. Et que je n’avais pas encore commencé à idolâtrer Björk à ce moment-là…

 

By the way…

 

J’étais trop contente d’aller les voir en concert. A l’époque, je n’avais pas eu le droit d’y aller parce que « dans ces endroits-là, on te fera fumer de la drogue ». C’était mal connaître les fans d’Oasis, je trouve. Parfois des odeurs herbeuses traversaient la fosse, mais ça sentait surtout la clope, mardi soir. Les rebelles ont grandi.

J’ai grandi, Oasis aussi, comme l’atteste leur dernier album, auquel j’ai moins accroché. Un ami connaisseur dira qu’ « avant, ils étaient arrogants, aujourd’hui, ils sont prétentieux ». Je ne suis pas d’accord avec la deuxième proposition, mais il est vrai que les frères Gallagher se sont montrés bien plus sages que ce à quoi je m’attendais. Des salves de fuckin’ à chaque phrase, certes, mais pas de pétage de plomb de mecs qui n’ont pas eu leur dose.

Assagis et moins connectés au public, j’ai trouvé ; ou peut-être était-ce juste l’adolescente de douze ans qui découvre les frissons du rock qui ne répondait plus à l’appel. Le concert a été ponctué de quelques problèmes techniques qui ont refroidis la salle. J’étais triste pour l’adolescente qui avait tant rêvé ce moment.

Et puis quelque part, des tréfonds de ces années passées à grandir et à oublier cette capacité à rêver et vibrer au creux de la musique, depuis les rues de Manchester, depuis les périodes de remises en question et de disputes du groupe, sont parvenus quelques instants de grâce. Un Morning Glory qui réveille, un Don’t Look Back in Anger charge émotionnelle puissance dix, à la limite de l’acoustique, et une géniale interprétation d’I am the Walrus, chanson de leurs idoles, les Beatles. Quelques instants magiques qui m’ont fait regretter mes douze ans et apprécier mes vingt-quatre qui m’ouvrent la porte à ces moments tant rêvés.

 

…The world keeps spinning ‘round we don’t know why…

 

Quand on va voir le concert d'un groupe qu’on a idéalisé depuis tant d’années, on a toutes les chances d’être déçu. Pour ma part, je suis très contente d’y avoir assisté. Peut-être ai-je grandi, effectivement ; mais ça m’a émue de retrouver mon univers d’adolescente, ces instants où tout restait à découvrir, et où chaque note de musique virait à la passion. Ca m’a fait plaisir de voir qu’Oasis, aussi, a suivi le mouvement, comme un vieil ami qu’on voit grandir à travers soi depuis l’adolescence. Et je repense à ce sketch de Gad Elmaleh où il parle à son fils, au son de Radio Nostalgie : « Ecoute fiston : CA, c’est de la musique ». Oui, en termes de musique, la valeur attend, parfois, le nombre des années. 



Découvrez Oasis!

5 commentaires:

  1. T'y étais ? J'suis trop jalouse

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  2. Halala.. heureusement y a encore des morceaux qui vous font remonter l'exaltation à fleur de peau comme à l'époque : moi Nine Inch Nails (hum; je sens que ça détone avec l'ambiance du blog ^^) "I wanna get so high!" sur fond de hurlement scratch scratch, j'adoooore...

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  3. ouais, c'était trop bien!

    whaiiiiiii, what's the story morning gloryyyyyyyyyyy, whaiiii!

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  4. @ Kookaïhaïku : hum, je ne dirais pas que NIN détonne avec l'ambiance du blog - enfin si, à y repenser - en tout cas pas avec sa propriétaire... Suis une éternelle groupie de rock...

    @ The Dude : totally !

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